Comment créer des photos uniques et se démarquer ? La quête de la photo parfaite peut se transformer en une looongue recherche fastidieuse. Surtout si vous n’avez pas de repères. Dans cet article, je vous donne des pistes pour peaufiner votre style et créer des images uniques.
N’hésitez pas à expérimenter, ceci vous permettra de voir ce qui vous plaît et accroîtra vos connaissances.
Trouver votre zone de génie en photographie, c’est d’être aligné avec ce qui vous touche. Vous inspire. C’est aligner le cœur avec votre vision.
1- Faire confiance à votre regard
Quand on commence en photographie, l’une des grandes difficultés est de savoir : « quoi photographier ? ». Il y a tant de choses à immortaliser que l’on peut facilement s’y perdre. On peut se sentir bloquer ou, au contraire, tout y passe. Vous vous reconnaissez ?
Ma suggestion :
Avant de prendre une photo, ralentissez, prenez le temps de re-gar-der. Qu’est-ce que vous aimez ici ? La lumière, la texture, ou l’agencement entre les éléments ? Soyez à l’écoute de l’étincelle de joie (ou d’inspiration) qui s’allume en vous. Et restez connecté à cette sensation pour créer vos images. L’intuition vous guidera.
Faites-vous confiance, faites le tour du sujet, explorez-le sous toutes les coutures. Bref, soyez créatif.
2- Préciser votre niche pour créer des photos uniques
La photo de paysage vous plaît ? Tentez de préciser davantage cette niche. Explorez le style rustique (charmant et champêtre), grandiose (on voit loin, loin, loin), moderne (pourquoi pas). Ou carrément intimiste, vous rapprochant davantage du décor pour saisir les beautés invisibles… de loin.
La macrophotographie vous emballe ? Essayez de personnaliser vos clichés. Photographiez les fleurs, mais sous un angle inusité, par en dessous par exemple. Croquez les insectes dans leur milieu naturel (pas entre deux tranches de pain, un peu de retenue), mais sous une lumière en contre-jour.
L’autoportrait vous attire ? Exprimez vos paysages intérieurs via le selfie. Un créneau qui demande de l’audace, je l’avoue, mais avec un brin d’ingéniosité, vous pouvez être unique. Faites une série de photos sans être présent dans la scène. Vous avez bien lu !
Offrez-nous des points de vue de votre café favori, vos lectures préférées, ou ce sentier où vous adorez marcher. Ces endroits refléteront une partie de votre personnalité. Ou encore, montrez-nous des petits bouts de votre corps (pieds, mains, cheveux, juste assez pour donner une présence).
3- Établir un répertoire de lieux
On a beau avoir toutes les bonnes intentions du monde, si vous ignorez où aller, la collecte d’images (qu’elle soit unique ou pas) se fera languir.
Établissez une liste de lieux à visiter sur une base régulière. Donnez-vous un périmètre de quelques kilomètres, ou 30 minutes de distance en voiture. En région éloignée, prévoyez dormir à proximité, dans un Airbnb par exemple. Ceci vous évite de vous lever à des heures impossibles pour capter le lever de soleil.
Vous avez fait le tour du jardin ? Ça devient redondant ? Répertoriez trois nouveaux lieux à explorer. Parcs nationaux, propriété privée (avec autorisation), amis à visiter, etc.
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4- Choisir votre focale
L’objectif utilisé aura une incidence sur le rendu de votre image. Un grand-angle donnera une vue d’ensemble grandiose, alors qu’un téléobjectif isolera un élément du même décor de façon unique, exploitant un point de vue différent.
Les objectifs macros plongent au cœur même des sujets photographiés. Mais à défaut de cet équipement, servez-vous d’une autre focale (celle dont vous disposez), et explorez la photo proxy (photo de très près).
Ma suggestion : n’investissez pas une somme d’argent astronomique pour regarnir votre sac photo. Favorisez de ce que vous avez à votre disposition. On a souvent un 50 mm dont ignore le potentiel… 😉
5- Flou ou net ?
Le choix de l’ouverture aura un effet majeur sur la profondeur de champ. Une grande ouverture (f/petit chiffre) créera un flouté d’arrière-plan exquis. À l’opposé, une petite ouverture (f/grand chiffre) produira une scène où les détails de tous les éléments seront nets. À vous de voir ce qui vous plaît le plus.
Lors de la prise de photo, faites des essais en variant vos ouvertures (f/5.6-8-11) et une fois de retour à la maison, décidez ce qui convient le mieux.
6- Jouer avec la vitesse
Une façon originale de transformer vos photos est de jouer avec la vitesse d’obturation. Ce paramètre ajoutera du mouvement ou créera une ambiance feutrée, selon la scène photographiée. Appliquée sur une cascade, la longue exposition donnera un effet d’eau soyeuse. Alors que sur la mer, l’eau deviendra une masse vaporeuse.
7- Utiliser des filtres
Pour compléter le point no 6, les filtres seront nécessaires. Ils pourront vous permettre d’amener votre photographie à un niveau supérieur. Le filtre polarisant détient plusieurs avantages. Il fera, entre autres, ressortir la richesse des couleurs et vous aidera à réduire la vitesse pour des effets plus créatifs.
Le filtre neutre dégradé, quant à lui, sera d’une grande utilité en photo paysage. Il protège les hautes lumières, produisant ainsi des ciels aux détails intéressants. Oh yes!
Le filtre à densité neutre (3 à 10 crans), réduit la lumière de façon drastique, mais les effets obtenus sont époustouflants. Coool!
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8- Danser avec la lumière
La lumière est sans contredis un facteur déterminant. Savoir l’analyser, l’observer, pour conserver toute sa splendeur demande de la pratique. Il faut regarder comme un appareil photo, car sa plage dynamique est beaucoup moins large que votre œil.
Une astuce simple est de consulter votre histogramme avant de passer à la photo suivante. L’avez-vous activé ? Les hautes lumières sont-elles brûlées? Si oui, faites un ajustement d’exposition et reprenez votre photo.
9- Oser le post-traitement
Dernier point, mais non le moindre. Une photo JPEG a bien des avantages, mais quand vient le temps de passer à un niveau supérieur, le ficher RAW est sans pareil. Votre image aura beaucoup plus de détails dans les ombres et la récupération d’informations dans les hautes lumières est souvent étonnante. Par ailleurs, si vous désirez donner une touche particulière à vos images, vous aurez tout le contrôle souhaité.
Conclusion
Osez expérimenter et explorer de nouveaux genres. Un choix aussi subtil qu’une petite ouverture ou une vitesse lente fera une grande différence au final. Plusieurs possibilités s’offrent à vous, amusez-vous sans retenu.
Bonne photo ! N’hésitez pas à partager avec vos ami(e)s.
J’attends toujours avec impatience vos articles. Ils sont empreints de douceur et ils sont riches d’enseignements.
Bonjour Mercedes, oh, merci pour ce gentil commentaire, ça fait très plaisir.
Restez à l’affût, car il y en aura d’autres articles.
À bientôt ! 😉
Bonjour Anne,
que de bonnes idées dans ton article ! Personnellement, j’utilise de plus en plus les filtres (surtout en présence de l’eau), ils me permettent de créer un autre type d’images, plus rares.
Tes photos sont magnifiques, j’aime beaucoup l’avant-dernière de l’article, avec les fleurs sauvages au premier plan…il faut dire que j’ai hâte de voir les beaux jours arriver !
À bientôt !
Bonjour Stef,
Ah, le printemps, il fait l’envie de bien des gens ces temps-ci. La photo avec les fleurs a été prise en Gaspésie, une superbe région que j’aimerais bien visiter à nouveau.
À bientôt! 🙂
Bonsoir chère Anne !
En espérant que tu te portes bien c’est toujours un régal que de lire tes articles aussi superbement inspirants et illustrés.
Ma préférence étant la photo de paysage je m’aperçois que j’utilise de plus en plus mon téléobjectif 16-300mm qui me permet justement de voir « loin loin » sans que je renie des vues plus « intimistes » car les paysages offrent cette palette de possibilités à explorer en prenant son temps (comme tu le dis si bien). Je n’abandonne pas pour autant mon angle-angle 11-20mm que j’utilise quand au préalable j’ai établi une ébauche de « répertoire de lieux ». Dans ces cas précis mon regard est plus précis et moins vagabond 🙂
Concernant les poses longues que je ne pratiques pas beaucoup, je me pose justement la question du bien fondé d’acquérir un filtre à densité neutre. J’ai lu qu’il en existait de plusieurs stops, de progressif, de circulaire. Quels conseils pourrais-tu me donner car je ne voudrais pas « investir une somme astronomique »? avec un 3 stops pourrais-je photographier des cours d’eau sans nécessairement transformer l’eau en couche « cotonneuse » mais juste capter le « filé », un peu comme tes photos de ton article ?
Chère Anne, je te souhaite une douce semaine et au plaisir de te lire, bisous !
Bonjour Gérard,
Merci pour tes bons mots.
Pour répondre à ta question : le filtre à densité neutre gradué (dit progressif) est pratique pour les photos de paysage; ils permettent d’équilibrer la luminosité du ciel avec le sol qui est plus sombre.
Quant aux filtres circulaires, certains ont plusieurs grades (allant jusqu’à 10 stops), ceux-ci te permettent de faire des longues expositions, donnant l’impression que les nuages sont en filé, par exemple.
Pour donner un effet cotonneux à une cascade, tu pourrais utiliser un filtre polarisant, qui enlève 2 stops. Autre astuce aussi, est de réaliser les photos lorsqu’il y a moins de lumière, ça prolonge le temps d’exposition. 😉
Voilà, j’espère que ça répond à tes questions.
Bonjour Anne
Je découvre ton article, étant au début d une avant ure photographique j ai aimé ton article et pris des notes qui vont m inspiré.
Merci
Bonjour Daniel, ravie que cet article t’ait apporté inspiration.
Bonne aventure photographie ! 😉
Bonjour Anne, faire confiance à son regard…au début (et encore un peu en ce moment), je trouvais que mon regard était pas celui qui pouvait donner le meilleur de ma vision.Mais voilà et comme tu l’écris l’intuition vient donner de la clarté à tout ça, et je serai plus tenter de me fier à elle. Bon, bonne ou mauvaise c’est pas grave car comme tu le décris en début de ton billet: « peaufiner son style », et je suis conscient que le long travail commence maintenant…Mais Dieu que c’est passionnant !
Ta photo du soleil sortant de la maison et qui « arrose » cette petite prairie me parle beaucoup: ça me dit que la Vie est belle, avec une légère touche de nostalgie.
Encore et toujours merci pour tes conseils avisés. A très bientôt Anne !
Bonjour Jean-Pierre,
Il existe maintes façons d’explorer sa vision, se faire confiance et l’intuition nous donne un sentiment de liberté. La contrainte se fait moins sentir. C’est passionnant, effectivement. 😉 Je te souhaite une belle semaine cher ami.
Toujours plein de bons conseils! En effet, j’ai un 50 mm qui ne sort jamais de la valise… je ne suis pas du tout à l’aise avec, alors que les grands disent que c’est le mieux!
Bonjour Anne,
C’est souvent l’objectif le plus boudé, parce qu’il nous semble restrictif. Mais c’est justement cette limite qui nous incite à être plus créatif. 😉